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Temps de lecture : 2 minutes

La nutrition des chats

Dr Agnès Batard
DMV, Global medical manager Petfood, Virbac

La bonne santé des chats est dépendante de leur alimentation, aussi bien pour le maintien de leur santé qu'en complément du traitement de leurs pathologies.

La nutrition a pour but d’assurer les apports en énergie et en nutriments en fonction des besoins de l’espèce, du mode de vie et éventuellement des affections de l’animal. Elle contribue à la bonne santé et peut le cas échéant participer à la prise en charge de l’animal malade...

 


 

Les chats sont des carnivores stricts

Malgré presque 10 000 ans de domestication, l’anatomie, la physiologie et le comportement du chat sont restés adaptés à un régime carnivore strict1

Chez un carnivore strict tel que le chat, la consommation de produits animaux est absolument nécessaire pour couvrir certains besoins en nutriments essentiels : il est par exemple incapable de synthétiser la taurine et l’acide arachidonique en quantité suffisante ou de convertir le bêta-carotène en vitamine A12.

Les besoins nutritionnels du chat sont ainsi satisfaits par un régime carnivore strict et il est aujourd’hui bien établi que les régimes alimentaires riches en protéines et pauvres en glucides sont très bénéfiques à la santé des chats

 

Les intérêts d’un régime riche en protéines et pauvre en amidon

Un régime riche en protéines permet de maintenir un poids optimal et de conserver l’équilibre naturel entre la masse grasse et la masse maigre (muscle, organes…)3. L’obésité féline est associée à de nombreuses comorbidités : diabète, lipidose hépatique, arthrose, troubles cutanés, affections urinaires4 Tout ce qui peut aider à maintenir les chats à leur poids optimal est donc bénéfique pour leur bien-être et leur santé.

En plus de limiter le risque d’obésité qui est un facteur de risque de troubles urinaires, un régime riche en protéines favorise l’abreuvement, et donc la dilution des urines, ce qui est particulièrement utile pour le chat qui est naturellement un petit buveur. Par ailleurs, les protéines ont l’effet bénéfique, surtout si elles sont d’origine animale, d’acidifier l’urine et par ce biais de créer un milieu défavorable à la formation de certains calculs urinaires ainsi qu’au développement bactérien5,6.

Les protéines représentent 95% de la structure des poils des chats et jusqu’à 25 à 30% des apports quotidiens en protéines sont consacrés au renouvellement de la peau et du pelage7. Un apport protéique conséquent permet ainsi d’assurer la beauté de la peau et du pelage et doit être d’autant plus important que l’animal a un poil dense ou long.

Lors d’affections telles que le diabète sucré ou des troubles digestifs chroniques, un régime riche en protéines et pauvre en glucides est fortement recommandé. D’une part, un tel régime a pour effet de mieux contrôler la glycémie et de restaurer la sensibilité des cellules à l’insuline qui fait le lit du diabète sucré8,9. D’autre part, le chat digère très bien les protéines et les graisses mais a une capacité plus limitée à digérer les glucides, d’autant plus en cas de trouble intestinal et/ou pancréatique10.

Risque d’intolérance digestive11, état pré-diabétique encouragé12, prise de poids facilitée1 : toutes ces conséquences négatives d'un régime alimentaire riche en glucides pour les chats sont maintenant bien identifiées. Limiter la part de l’amidon dans son alimentation est globalement favorable à sa santé.

 

Protéines et reins : qu’en penser ?

Les carnivores sont physiologiquement bien adaptés à consommer des quantités importantes de protéines. Pourtant, des craintes à propos du rôle délétère éventuel des protéines sur la fonction rénale sont encore souvent exprimées. Cette « peur » des protéines repose sur l’interprétation erronée d’études anciennes et sur des extrapolations abusives. 

Non seulement des teneurs élevées en protéines ne sont pas dangereuses, mais elles sont indispensables et profitables à la santé du chat, tout au long de sa vie13.

Par contre, un excès de phosphore peut aggraver le dysfonctionnement rénal chez des chats atteints de maladie rénale et il peut même altérer la fonction rénale chez des chats en bonne santé14. Cela nécessite de veiller à une très bonne qualité de protéines, le taux de phosphore variant en fonction de cette qualité.
 

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Les besoins nutritionnels du chat

Le chat, ce carnivore strict

Le chat est incapable d’épargner les protéines.
Un carnivore se nourrit à partir de produits animaux, c’est-à-dire que son alimentation est composée essentiellement de protéines et de matières grasses. Le chat est un carnivore strict car seule la consommation de produits animaux peut couvrir certains besoins en nutriments essentiels : il est par exemple incapable de synthétiser la taurine et l’acide arachidonique en quantité suffisante ou de convertir le bêta-carotène en vitamine A1.

Quelques clés à propos des besoins nutritionnels du chat

Les besoins en macronutriments du chat.
Un besoin nutritionnel correspond à la quantité théorique qu’il faut apporter d’un nutriment pour couvrir la demande métabolique. C’est l’apport minimum que l’animal doit recevoir pour lui permettre de vivre sans que ses fonctions physiologiques ne soient perturbées. En formulant des recommandations nutritionnelles, le vétérinaire doit aussi prendre en compte la généralisation du surpoids dans l’espèce féline.

Effets potentiellement négatifs d’un régime trop riche en amidon sur la santé du chat

Effets sur la digestion, la condition corporelle et la régulation de la glycémie.
Outre l’intérêt économique, l’incorporation d’amidon dans les aliments secs pour chats peut se justifier par un intérêt technologique : un minimum d’amidon est nécessaire pour obtenir l’expansion et la consistance adéquates d’une croquette. Si un plafonnement strict de son incorporation n’est pas réalisé, des conséquences négatives non négligeables peuvent cependant apparaître à différents niveaux.

Alimentation humide ou mixte pour les chats : quels bénéfices en attendre ?

Le type d’aliment fait partie des choix importants que doit faire un vétérinaire ou un propriétaire pour un chat : faut-il choisir un aliment humide, un aliment sec ou un mélange des deux ? Le chat est naturellement un animal qui boit très peu. Aussi, le premier avantage que l’on devine à le nourrir avec des aliments humides est de lui faire consommer de l’eau.

MBAU et diabète chez le chat - le rôle positif des aliments humides

L’alimentation humide (ou l’alimentation mixte, si le régime contient au moins 75 % d’eau) permet de diminuer la densité urinaire et d’augmenter la diurèse. Ces deux facteurs diminuent la saturation relative des urines, une condition essentielle pour prévenir les récidives de MBAU. Les aliments humides peuvent aussi faciliter la prévention et la prise en charge du diabète sucré félin.

Nutrition mixte du chat : critères de choix et clés de succès

[Replay] Quel est l'intérêt de la nutrition mixte ? Comment juger de la qualité d'un aliment humide ? Quels conseils donner aux propriétaires ?

Les bénéfices d'un régime riche en protéines pour le chat

Un régime riche en protéines aide à optimiser la condition corporelle du chat

Maintenir un poids optimal et prendre en charge le surpoids grâce à un régime hyperprotéique
Dans les pays développés, environ 30% des chats seraient en surpoids (de 10 à 20% d’excès de poids) et 10% obèses (> 20% d’excès de poids)1; la prévalence de ce phénomène continue d’augmenter. L’obésité féline est favorisée par la stérilisation et a tendance à se développer très vite : le risque d’être en surpoids ou obèse à 2 ans est multiplié par 10,7 si c’est déjà le cas pour le chat à l’âge d’un an2.

Intérêt d’un régime riche en protéines pour la santé urinaire du chat

Un régime riche en protéines permet d’influencer l’abreuvement et le pH urinaire
L’obésité est un facteur de risque des obstructions urinaires chez les chats mâles castrés1 ; comme un régime riche en protéines aide à maintenir une condition corporelle optimale, il favorise aussi la prévention des urolithiases obstructives. La teneur en protéines du régime influence également l’abreuvement et le pH urinaire, deux éléments très liés à la santé urinaire.

Intérêt d’un régime riche en protéines pour la peau et le pelage du chat

Les protéines sont les principaux constituants de la peau et du pelage.
Les protéines représentent 95% de la structure des poils des chats et jusqu’à 25 à 30% des apports quotidiens en protéines sont consacrés au renouvellement de la peau et du pelage1. De multiples troubles peuvent refléter un déficit en protéines : poils cassants, anomalies de l’épiderme, plus grande sensibilité aux infections, retard de cicatrisation…

Un régime riche en protéines aide à lutter contre la résistance à l’insuline chez le chat

Mieux contrôler la glycémie des chats grâce à un régime hyperprotéique et pauvre en amidon
La prévalence du diabète sucré félin est estimée entre 0,4% et 1,2%1. L’âge moyen au moment du diagnostic est d’environ 11 ans mais un pic d’incidence survient vers 13 ans2. Dans plus de 80 % des cas, il s’agit d’un diabète de type 2, caractérisé par une résistance à l’insuline et un dysfonctionnement des cellules béta du pancréas. Comme chez l’homme, les facteurs de risque sont l’âge, l’obésité et la sédentarité..

Intérêt d’un régime riche en protéines lors de troubles digestifs chroniques chez le chat

Lors de troubles digestifs, l’alimentation doit viser à réduire l'inflammation intestinale et à contrôler les signes cliniques, tout en couvrant tous les besoins nutritionnels et en compensant les pertes d’origine digestive. Un aliment hautement digestible permet de maximiser l’absorption dans l'intestin grêle et de minimiser l’afflux de résidus dans le gros intestin pour limiter les risques de diarrhée osmotique et de fermentation incontrôlée1,2.

Protéines et rein chez le chat : distinguer le vrai du faux

La peur des protéines repose sur des idées fausses
Les carnivores sont physiologiquement bien adaptés à consommer des quantités importantes de protéines. Pourtant, des craintes à propos du rôle délétère éventuel des protéines sur la fonction rénale sont encore souvent exprimées. Cette « peur » des protéines repose sur l’interprétation erronée d’études anciennes et sur des extrapolations abusives.

Développement de l'activité féline en clinique
Ou comment optimiser l'expérience client et fidéliser les propriétaires de chat

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Références

1. Zoran (2002) The carnivore connection to nutrition in cats. J Am Vet Med Assoc 221 : 1559-1567.
2. McDonalds et al (1984) Nutrition of the domestic cat, a mammalian carnivore. Ann Rev Nutr 4 : 521-562.
3. Laflamme & Hannah (2005) Increased dietary protein promotes fat loss and reduces loss of lean body mass during weight loss in cats. Intern J Appl Res Vet Med 3 : 62-68.
4. Sandoe et al. (2014) Canine and feline obesity : a One Health perspective. Vet Rec 175(24) : 610-616
5. Funaba et al (1996)  Effects of a high-protein diet on mineral metabolism and struvite activity product in clinically normal cats. Am J Vet Res 57 : 1726-1732.
6. Kaul et al (2020) Recurrence rate and long-term course of cats with feline lower urinary tract disease. J Feline Med Surg 22(6) : 544–556.
7. Roudebush & Schoenherr (2010) Skin and hair disorders. In: Small Animal Clinical Nutrition : 637-643.
8. ISFM Consensus guidelines on the practical management of diabetes mellitus in cats (2015). J Fel Med Surg 17 : 235-250.
9. Hoenig et al (2007) Insulin sensitivity, fat distribution, and adipocytokine response to different diets in lean and obese cats before and after weight loss. Am J Physiol Regul Integr Comp Physiol 292 : R227-R234.
10. Leriche et al (2017) Assessment of a new high protein - low carbohydrate - high fat diet in cats with chronic gastrointestinal disease. J Vet Med Surg 1 : 1.
11. Kienzle et al (1994) Effect of carbohydrates on digestion in the cat. J Nutr 124 : 2568S-2571S. 
12. Farrow et al (2004) The effect of high protein, high fat or high carbohydrate diets on postprandial glucose and insulin concentrations in normal cats. Proceedings of Australian College of Veterinary Scientists 4. 
13. Laflamme et al (2018) Effect of diet on loss and preservation of lean body mass in aging dogs and cats. Companion Animal Nutrition Summit, Charleston, South Carolina : 41-46.
14. Dobenecker et al (2018) Effect of a high phosphorus diet on indicators of renal health in cats. J Feline Med Surg 20 : 339-343.