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Anesthésie volatile chez l'oiseau d'ornement

Joëlle Figuera
Responsable Technique Virbac France - Gamme Nouveaux Animaux de Compagnie, Gamme fermière, Gamme hygiène bucco-dentaire pour Animaux de Compagnie

L’anesthésie des oiseaux grâce à un anesthésique volatil : l’isoflurane

L'isoflurane est un anesthésique adapté aux oiseaux d'ornement, reptiles, rats, souris, hamsters, chinchillas, gerbilles, cobayes et furets. La rapidité d'induction et de réveil sont deux points sécurisants pour l'anesthésie des oiseaux et qui permettent de réaliser des chirurgies dans de bonnes conditions de sécurité.

L’anesthésie volatile est très fréquemment utilisée pour l’induction et l’entretien de l’anesthésie chez les oiseaux d’ornement. L’isoflurane permet une anesthésie avec un minimum d’effets indésirables. 

En l’absence d’alvéoles pulmonaires chez les oiseaux, les besoins en anesthésique volatile sont exprimés non pas en fonction de la Concentration alvéolaire minimale mais de la Concentration Anesthésique Minimale (CAM également).

La CAM de l’isoflurane est de l’ordre de 1,44% chez les  cacatoès (réduite à 1,08% par l’administration de butorphanol), de 1,32% chez les canards ou de  1,45% chez le pigeon voyageur (réduite à 0,89% par l’administration de midazolam).

L’induction est en général réalisée au masque grâce à un mélange oxygène/isoflurane. L’utilisation d’un caisson à induction peut être envisagée chez les oiseaux d’ornement de tout petit format pour lesquels la contention nécessaire à l’induction au masque peut représenter une source de stress délétère voire fatale pour l’animal.

 

Une fois l’animal induit, une intubation endotrachéale est généralement possible et facile avec des sondes de taille adaptée (sauf sur les oiseaux de très petit gabarit). La sonde sera dépourvue de ballonnet, pour limiter les risques de dommages trachéaux.

Un circuit non réinhalatoire est adapté (type circuit de Bain) et le débit de gaz vecteur (oxygène) est de l’ordre de 1-2 l/mn.  

 

L'isoflurane permet l’induction et le maintien de l' anesthésie chez les oiseaux d’ornement

ESPECES

INDUCTION

ENTRETIEN

Oiseaux d'ornement

3 - 5 %

+ oxygène 1 à 2 l/mn

2 - 3 % EN MOYENNE

+ oxygène 1 à 2 l/mn

Si la concentration de 5% est retenue, il convient d’être très vigilant lors de l’induction, cette forte concentration pouvant mener facilement à l’intoxication de l’animal.

A l’arrêt de l’administration d’isoflurane, le réveil est en général rapide et calme si les conditions d’environnement sont bien contrôlées (endroit calme et peu éclairé).

 

 

Surveillance anesthésique

 

pasted image 0-resize250x138.pngL’isoflurane induit une dépression cardio-vasculaire dose-dépendante chez les oiseaux, se manifestant par une hypotension. Les moyens de réanimation étant souvent limités sur ces espèces, la surveillance continue des réflexes (palpébraux en particulier) et des paramètres vitaux est primordiale pour détecter un éventuel surdosage. Toute diminution importante et brutale de fréquence cardiaque et/ou respiratoire, associée à une disparition du réflexe palpébral, doit inciter à diminuer le pourcentage d’isoflurane administré. L’isoflurane induit classiquement une dépression respiratoire dose-dépendante chez les oiseaux, qui se traduit par une diminution de la fréquence respiratoire.

La mise en place d’une ventilation mécanique est alors fortement conseillée.   

Les oiseaux sont particulièrement sujets à l’hypothermie per anesthésique. Celle-ci se met très rapidement en place après l’induction et peut devenir rapidement critique. Tous les moyens disponibles  devront être mis en oeuvre pour limiter les pertes thermiques et réchauffer l’animal le plus efficacement possible.