L’identification de tous les chiens est obligatoire en France depuis 1999.
Pour autant, en 2016, une étude montrait qu’un peu plus d’un chien sur 10, sur une population canine estimée à 7,3 millions d’individus, n’était pas enregistrée dans le Fichier national d’identification des carnivores domestiques (étude TNS/I-CAD). Il reste donc essentiel pour le vétérinaire de sensibiliser les propriétaires de chiens aux enjeux sanitaires de l’identification, en tant que seul professionnel habilité à mettre en oeuvre les méthodes de marquage par tatouage au dermographe et par radiofréquence (« puce électronique »).
L’identification est l’unique preuve officielle de l’identité et des origines de l’animal et le seul signe de propriété irréfutable. C’est pourquoi elle est aussi la pierre angulaire de toute politique de protection de l’animal, de protection de sa santé et de la santé publique.
Protection et bien-être de l’animal
Tout chien donné, vendu ou importé doit nécessairement être identifié. Cette mesure permet aux autorités de suivre son parcours dans les circuits commerciaux, de s’assurer qu’il reçoit les soins appropriés et de prévenir les fraudes. En cas de maladie, de vice caché ou rédhibitoire, le vendeur ou l’éleveur sont rapidement retrouvés. En dehors de tout transfert de propriété, depuis 1999, il est obligatoire d’identifier tout chiot de plus de 4 mois. L’identification a en outre un effet dissuasif vis-à-vis du vol ou de l’abandon de l’animal.
Enfin, en dehors d’un contexte d’infection rabique, un chien errant non identifié amené dans un refuge ou une fourrière est considéré comme abandonné au bout de 8 jours ouvrés francs, et peut être proposé à l’adoption ou euthanasié.
Protection contre la rage et surveillance de la dangerosité des chiens
Historiquement, les règles de l’identification des carnivores domestiques ont été fixées pour surveiller l’application de la vaccination obligatoire contre la rage, responsable autrefois de dizaines de décès en France.
Si la vaccination antirabique n’est plus obligatoire, elle peut le redevenir dans les départements déclarés infectés suite à la survenue d’un cas de rage chez un animal importé illégalement, et elle est conditionnée de l’identification. Dans une telle situation, l’identification est pratiquée dès qu’un chiot est en âge d’être vacciné. La vaccination combinée à l’identification permet de conserver un animal reconnu comme contaminé, tandis que tout chien errant non identifié entré en fourrière est rapidement euthanasié.
L’évaluation et le suivi des chiens catégorisés et des chiens mordeurs constitue un autre enjeu de santé publique justifiant l’identification.
Risques sanitaires liés aux voyages
L’importation de maladies est une menace permanente lors des déplacements internationaux. Dans l’Union européenne, une des conditions de la circulation des chiens est leur identification par une puce, si l’identification est postérieure au 3 juillet 2011, ou par une puce ou un tatouage lisible, si l’identification est antérieure à cette date (exception faite du Royaume-Uni, de l’Irlande et de Malte qui exigent l’identification électronique). Là encore, l’identification est indissociable de la vaccination antirabique et, le cas échéant, d’autres traitements préventifs, ainsi que de la délivrance du passeport européen. Hors UE l’identification électronique et la vaccination antirabique sont également requises a minima.
Souscription d’une assurance-santé
L’identification est requise pour souscrire un contrat destiné à couvrir les frais vétérinaires.
Modalité d'identification
Le tatouage
Le tatouage à la pince reste pratiqué par des tatoueurs agréés (éleveurs, chasseurs) sur des chiots vigiles de moins de 4 mois. Le tatouage au dermographe, réalisé sous anesthésie générale, consiste en l’inscription à l’encre de 3 lettres et 3 chiffres, ou 2 + 3 lettres + 3 chiffres, sur la face interne de l’oreille droite ou la cuisse droite en priorité. Cette technique est largement supplantée par l’identification électronique, qui peut néanmoins la compléter dans certains cas.
L’identification électronique
Principe
L’identification électronique consiste en l’implantation sous-cutanée d’un microcircuit RFID (transpondeur) répondant à la norme ISO 11784 et inclus dans un insert biocompatible. Soumise à un champ magnétique généré par un lecteur (norme ISO 11785), la puce émet une onde électromagnétique portant un signal codé, traduit en un numéro à 15 chiffres :
les trois premiers : code pays (250 pour la France)
les deux suivants : code espèce (26 pour chiens-chiens-furets)
les deux suivants : code fabricant
les huit derniers : numéro individuel.
L’implantation ne requiert pas d’anesthésie générale, mais elle peut être réalisée plus confortablement au cours d’une intervention chirurgicale.
Lieu d’implantation
L’insert est implanté en priorité dans la gouttière jugulaire gauche.
Bonnes pratiques
Vérifier le fonctionnement du lecteur à l’aide de l’insert de référence
Vérifier qu’aucune puce n’est déjà implantée, en balayant toute l’encolure avec le lecteur placé à une dizaine de centimètres au plus de l’animal
Tester le fonctionnement de la puce dans l’injecteur avant implantation et vérifier la concordance avec le numéro affiché
Former un pli de peau et désinfecter la zone cutanée avant injection
Vérifier le fonctionnement de la puce en place.
Quelle que soit la méthode choisie, l’identification est suivie de l’enregistrement dans le fichier national I-CAD et donne lieu à la délivrance d’un certificat provisoire au propriétaire, qui reçoit ultérieurement la carte d’identification définitive.
La population canine qui n’avait cessé de décroître depuis les années 2000 au profit de la population féline semble se stabiliser, voire progresser légèrement depuis 2018. Les chiens restent toujours plus nombreux que les chats à être identifiés, à une écrasante majorité (près de 95% en 2019) par puce électronique.