La castration et l’ovariectomie sont parmi les chirurgies les plus couramment réalisées par les vétérinaires canins généralistes. C’est un acte quotidien, souvent sans difficulté pour le vétérinaire mais non sans inquiétude pour les propriétaires. De nos jours, des alternatives médicales et réversibles existent et peuvent constituer, dans certains cas, une alternative à la chirurgie.
Pourquoi stériliser un chien ?
Avant d’envisager une stérilisation, il est primordial de définir les motivations amenant à cette décision en tenant compte des indications et des limites de la castration.
Celle-ci peut être indiquée chez le chien mâle pour le traitement d’une maladie prostatique (hors cancer) et testiculaires, pour le traitement d’une tumeur hormono-dépendantes, ou bien pour des raisons comportementales (pouvant être également hormono-dépendantes, telles qu’une libido excessive, un marquage urinaire, de l'agressivité envers les autres chiens ou envers les humains ou encore des fugues répétées du chien). Cette dernière raison représente, dans plus d’un tiers des cas, la principale raison de la part des propriétaires de souhaiter une castration pour leur animal.1
En France, on estime à environ 32%2 la part de chiens mâles castrés. Cependant, cette méthode a aussi ses limites. Chaque praticien sait que la castration ne modifie pas toujours le comportement du chien dans le sens souhaité et plusieurs publications indiquent qu'elle pourrait parfois avoir des effets délétères sur la santé du chien, surtout dans certaines races3,4. Pour éviter une déception de la part du propriétaire, il est donc recommandé de prendre le temps de discuter de ses motivations et des conséquences potentielles de l’opération.
Du côté de la chienne, la stérilisation est plus courante, avec presque 52%2 des chiennes stérilisées en France.
Les motivations peuvent être d’origine médicale, avec pour objectif de réduire les risques d’apparition de tumeurs mammaires ou encore ovariennes, ou bien de prévenir l’apparition d’infections utérines, problèmes fréquents chez les femelles, qui peuvent être liés aux hormones sexuelles. Les motivations peuvent aussi être d’ordre responsable, avec pour objectif d’éviter une reproduction non désirée de la chienne, pouvant être risquée pour celle-ci ou encore d’ordre comportemental avec la période de chaleur (fugues, perte de sang, changement du comportement de la chienne…).
Dans tous les cas, la gestion de la reproduction canine est une étape importante dans la vie de l’animal, et doit être discutée en amont avec le propriétaire afin de déterminer la solution la plus adaptée.
Les comportements des mâles non castrés peuvent être gênants pour un propriétaire. En effet, la fugue, le marquage urinaire ou encore l’agressivité vis-à-vis des autres mâles peuvent constituer des motifs de consultation, voire, dans les cas les plus critiques, des motifs d’abandon. Dans 60% des cas, ces problèmes comportementaux sont dus aux hormones sexuelles. Ainsi, la stérilisation, qu’elle soit chirurgicale ou médicale, permanente ou transitoire, peut représenter une solution pour les propriétaires.
La stérilisation chirurgicale ou gonadectomie permet de supprimer définitivement la sécrétion de testostérone et peut permettre ainsi, dans certains cas, de gérer ces comportements inadaptés. Mais il existe également une alternative médicale : les agonistes de la GnRH inhibent l’axe gonado-hypophysaire de façon temporaire et induisent ainsi une diminution temporaire de la testostéronémie. Le traitement peut ainsi être renouvelé pour maintenir la prévention des comportements indésirables.
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Références
1. “Suprelorin dog owners” : étude Virbac réalisée sur 610 propriétaires de chiens en France (mars 2016).
2. Enquête Kantar-Facco réalisée entre septembre et novembre 2018.
3. HART B., et al., « Long-term health effects of neutering dogs: comparison of Labrador retrievers with golden retrievers”, PLoS One, 2014, 9: e102241.
4. GOH C., et al., « Age of neutering in large-& giant-breed dogs », Clinician’sBrief, 2016, 14: 18-23.