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Temps de lecture : 3 minutes

Animal stérilisé : Optimiser les recommandations nutritionnelles

Dr Baralon Philippe
Docteur vétérinaire MBA HEC Associé Gérant de Phylum, consultant en practice management vétérinaire

Les conséquences de la stérilisation sur le métabolisme de l'animal sont connues. La rapidité de leur installation et l'impact potentiel sur la santé de l'animal leur confèrent une grande importance. On dispose aujourd'hui de solutions nutritionnelles qui limitent ces conséquences. Il est donc indispensable d'intégrer des recommandations nutritionnelles optimisées au processus de toute stérilisation.

Optimiser les recommandations nutritionnelles pour un animal stérilisé repose sur quatre éléments clés : une méthode, la répartition des rôles au sein de l'équipe, un outil de communication et l'organisation du process.

 

Méthode : une recommandation en six phases

 

Phase 1 : Les besoins spécifiques 
Tout d'abord, exposer au propriétaire les besoins spécifiques de son animal. Dans le cas d'une stérilisation, baisse des besoins en énergie et augmentation de l'ingestion spontanée résultent en un risque de surpoids puis, avec le temps, d'obésité. Ajoutons, chez les chats, l'augmentation du risque de calculs urinaires.

 

Phase 2 : La réponse nutritionnelle adaptée
Cela consiste à exposer brièvement et en termes simples l'objectif de la solution nutritionnelle. Ici, pour faire face au risque de surpoids, apporter moins d'énergie tout en assurant la satiété.

 

Phase 3 : La recommandation nutritionnelle
Le vétérinaire écrit le nom de l'aliment recommandé, la quantité quotidienne à distribuer, le coût quotidien ou mensuel. Cette phase se conclut par l'offre de répondre aux questions du propriétaire.

 

Phase 4 : Obtenir le consentement éclairé
Cela suppose une offre concrète : tel sac de tel format à tel prix. Après une stérilisation, cette offre est souvent assortie d'une promotion. À l'usage, les échantillons gratuits posent des problèmes techniques (une quantité insuffisante pour organiser une transition alimentaire correcte) et psychologiques (personne ne refuse un échantillon gratuit) qui en limitent l'intérêt. Offrir un petit sac pour un petit sac acheté s'avère plus performant.

 

Phase 5 : Expliquer les modalités pratiques
Transition, rationnement, abreuvement, suivi du poids.

 

Phase 6 : Le suivi après la recommandation

Il commence par une évaluation à la fin de la transition et se poursuit à chaque réachat et à chaque étape de médecine préventive.

 

Qui fait quoi ?

Il n'existe pas une seule organisation possible ne serait-ce que parce que les structures d'équipe sont plurielles. Néanmoins, dans le contexte français de pénurie de vétérinaires et d'augmentation constante du nombre d'ASV : 

  • Le vétérinaire peut être concentré sur les phases où sa légitimité fait une vraie différence : les besoins de l'animal, la solution nutritionnelle adaptée et la recommandation proprement dite, conclue par des réponses aux questions du propriétaire ;
  • L'ASV prend alors le relais en commençant par s'assurer de la compréhension du client et proposant à nouveau de répondre à des questions avant de présenter l'offre concrète et, le cas échéant, d'expliquer les modalités pratiques et le suivi.

 

Communication personnelle

Chaque recommandation est un exercice de communication dont l'objectif est d'informer le client et si possible de le convaincre.

 

citation3.pngL'engagement de l'équipe dans la communication personnelle permet d'adapter son discours aux réactions du client, de répondre à ses questions. Aucun média, à la clinique ou en ligne, ne remplace cet investissement.

 

 

Pour optimiser le processus, le seul outil de communication indispensable est un formulaire de recommandation avec les données de base (besoins de l'animal et caractéristiques de la solution nutritionnelle recommandée...) déjà imprimées. Les informations spécifiques – nom du propriétaire et de l'animal, identité et signature du prescripteur, nom de l'aliment et quantité quotidienne à distribuer sont ajoutées à la main ou grâce à un logiciel spécifique. Enfin, ce formulaire explique la transition alimentaire et les instructions de rationnement ou d'abreuvement.

Une page dédiée du site web, des posts sur les médias sociaux de la clinique ou des outils de sensibilisation en salle de réception représentent des compléments utiles.

 

En conclusion

Rappelons l'importance de la recommandation nutritionnelle, pour les animaux, leurs propriétaires et la clinique. Son optimisation repose sur une méthode en six étapes, aisément maîtrisable à l'issue d'une courte formation. L'articulation du travail des vétérinaires et de celui des ASV autour du formulaire de recommandation permet d'augmenter l'acceptation des offres concrètes.