Supplémentation par voie injectable | Les oligo-éléments réduisent de moitié mortalité et diarrhées des veaux

Totalement disponibles, les oligo-éléments sont absorbés rapidement par l’organisme des vaches d’où leur intérêt, notamment pour la santé des jeunes animaux.

Quentin Velut a été « Herd manager », autrement dit responsable de troupeau, en Nouvelle-Zélande dans un élevage de plus de 1 600 vaches, pendant un an et demi. « C’est là que j’ai découvert les oligo-éléments par voie injectable », explique-t-il. Là-bas, « les vaches n’ont pas de seau à lécher ni de bolus, juste une injection d’oligo-éléments en même temps que celle de la prostaglandine ». L’idée est de booster les vaches avant la reproduction et « les résultats étaient plutôt bons ».

Le troupeau essentiellement de race Frisonne vit dehors en toute saison, sans aucune complémentation, à part une pierre à lécher pour les vaches taries. « Le seul abri qu’elles voient, c’est la salle de traite ! », se souvient Quentin Velut, aujourd’hui chef d’exploitation, à l’EARL du Petit Ramard, dans le Rhône où il gère, avec son associé, un cheptel de 35 vaches laitières avec transformation du lait (420 000 l/an).

De son séjour là-bas, il a rapporté cette utilisation des oligo-éléments par voie injectable mais il l’utilise dans d’autres conditions. « J’effectue : une injection 21 jours avant le vêlage, une injection pour les génisses au sevrage, une injection au moment du pic de production de lait et une injection un peu avant la mise à la reproduction. » Selon lui, « les colostrums étaient un peu meilleurs après avoir mis en place ce dispositif ».
 

Pour Nicolas Herman, vétérinaire dans le Cantal, l’intérêt des oligo-éléments par voie injectable réside essentiellement dans leur disponibilité immédiate pour l’organisme. « Ils sont biodisponibles à 100 % », rapporte-t-il, à l’inverse des seaux ou des bolus dont les oligo-éléments doivent passer la barrière du tube digestif avant d’arriver dans le sang. « Il est intéressant d’utiliser cet apport d’oligo-éléments en période sensible ou lors de carences avérées », explique le vétérinaire.

Les oligo-éléments, bien que nécessaires en quantités infimes, sont indispensables au bon fonctionnement de l’organisme et passent dans le colostrum. Ils vont agir sur le système immunitaire des veaux, encore fragile. Les maladies pulmonaires et les diarrhées sont en effet très fréquentes à cet âge, avec un risque de mortalité élevé. 
 

En 2019, une étude néozélandaise¹, portant sur 971 veaux, non carencés, issus de quatre fermes différentes, a aussi montré une réduction du nombre de veaux malades et de la mortalité des veaux en élevage laitier après une supplémentation en oligo-éléments par voie injectable.

Sachant que les oligo-éléments ont une influence sur les réactions biochimiques impliquées dans la réponse immunitaire, le développement cellulaire et celui du squelette, l’idée était de vérifier si un apport supplémentaire d’oligo-éléments avait un effet sur la santé des jeunes animaux.

Résultat : les lots de veaux ayant reçu une complémentation sous forme de trois injections d’oligo-éléments ont affiché un taux de mortalité divisé par deux et une diminution de 50 % environ du nombre de diarrhées².