Cliniquement, une otite peut se définir principalement grâce à quatre critères : l’érythème, le cérumen, l’hyperplasie glandulaire et/ou pariétale et l’ulcère.
L’otite érythémato-cérumineuse (OEC) est donc une otite non ulcérée, non hyperplasique et se caractérisant par un érythème et une quantité excessive de cérumen.
L’intensité de l’érythème et l’excès de cérumen peuvent varier d’un cas à un autre.
De la même façon, l’aspect du cérumen peut changer : plus ou moins brun, plus ou moins épais.
Une des composantes majeures des otites érythémato-cérumineuses (sauf en cas d’otite parasitaire bien traitée) est l’aspect récidivant.
L’otite érythémato-cérumineuse est la présentation clinique la plus fréquente lors d’otite chez le chien.
Il existe des facteurs prédisposants à l’apparition de ces otites dont des prédispositions raciales : le cocker spaniel (sécrétion glandulaire plus importante que dans d’autres races), le shar-peï (« malformation » des cartilages auriculaires) et l’ensemble des races prédisposées à la dermatite atopique.
Les causes d’OEC sont principalement parasitaires (Otodectes cynotis principalement, Demodex canis), allergiques, endocriniennes (majoritairement lors d’hypothyroïdie organique), et liées aux états kérato-séborrhéiques primaires (ex : l'ichtyose du Golden retriever).
Après exclusion d’une cause parasitaire, l’origine majeure des OEC est allergique.
Lors de dermatite atopique, les otites sont fréquentes, selon les études 30 à 80 % des cas. La majorité de ces otites est diagnostiquée de façon parallèle à des signes cliniques cutanés. Cependant, dans 20 à 30 % des cas, elles peuvent être diagnostiquées seules sans autre signe clinique.
Dans une étude, l’apparition de ces otites s’observait chez de jeunes animaux : moins d’un an dans 30 % des cas, entre un et cinq ans dans 50 % des cas.
Une des composantes majeures de ces otites érythémato-cérumineuses (sauf en cas d’otite parasitaire bien traitée) est l’aspect récidivant.
Lors d’OEC, les complications infectieuses sont très fréquentes et il faut les rechercher.
Ainsi, il faut toujours associer au curetage pour la recherche de parasites, un examen cytologique pour identifier des agents bactériens ou fongiques.
Lors d’otite érythémato-cérumineuse, la réaction cytologique est principalement une surpopulation c’est-à-dire la présence de cornéocytes comme unique type cellulaire (absence de cellule inflammatoire) et de bactéries ou de malassezia adhérentes.
À court terme, la gestion de l’OEC (hors parasitisme auriculaire) nécessite la prise en charge des complications infectieuses (si elles sont présentes), de l’inflammation et le retrait de l’excès de cérumen.
Pour le retrait du cérumen, il faut choisir la fréquence de nettoyage selon la quantité initiale de cérumen puis l’adapter tout au long du traitement. Ainsi, au début, le nettoyage peut être quotidien, un jour sur deux ou deux fois par semaine selon l’excès initial de cérumen puis adaptée lors des suivis.
Classiquement, la gestion des surinfections passe par l’utilisation d’antibiotique ou d’antifongique selon l’agent infectieux observé.
Enfin le choix du produit traitant se fera sur la puissance du corticoïde selon l’intensité de l’inflammation. Lors d’otite aiguë, la durée du traitement sera calquée sur celles préconisées par les AMM des produits.
Un suivi à la fin du traitement est essentiel pour valider la guérison clinique (observation auriculaire) et cytologique (absence d’agents infectieux). Si l’otite n’est pas guérie, il faut alors poursuivre le traitement.
Une otite non gérée après un mois nécessite de plus amples examens pour comprendre la cause de cette chronicité.
La réussite nécessite également une bonne observance du traitement.
C’est pourquoi, il faut lors de la consultation, motiver les propriétaires (montrer des images du conduit auditif si possible, de la cytologie), expliquer les traitements, effectuer les gestes des soins auriculaires avec eux afin qu’ils réalisent le traitement le plus efficacement possible.
La gestion de l’OEC implique un objectif à long terme en évitant les récidives. Pour ce faire, il faut diagnostiquer et traiter la cause sous-jacente dont principalement une origine allergique.
Lors de dermatite atopique, la gestion préventive des otites est très généralement efficace. Elle empêche les récidives ou a minima les espaces. De plus, cette gestion diminue grandement les risques de sténose des conduits et d’otite moyenne infectieuse secondaire. La corticothérapie en local est le traitement préventif à mettre en place sur ces animaux, en dehors d’une prise en charge plus globale de la dermatite atopique.
Il existe depuis peu une solution auriculaire à base de corticoïde seul adaptée. Très généralement, le traitement préventif débute par deux applications par semaine (ex : lundi, jeudi). Il faut effectuer un suivi clinique après un mois de traitement préventif pour évaluer la stabilité des conduits. Si les oreilles sont propres alors le traitement est poursuivi. La fréquence d’application peut par la suite être adaptée au cas par cas. Chaque adaptation nécessite un suivi pour valider la stabilité des conduits. L’application de corticoïde topique peut donner cliniquement un aspect légèrement squameux au conduit qui se caractérise cytologiquement par la présence de très nombreux cornéocytes. Il ne doit pas particulièrement alerter le clinicien si aucune gêne auriculaire n'est rapportée. Les effets indésirables de la corticothérapie locale sont dépendants de la molécule utilisée, de la fréquence d’application et de la quantité administrée. Ces effets sont très majoritairement locaux avec une alopécie de la base des conduits auditifs, une finesse de la peau et un léger squamosis. Ils sont réversibles à l’arrêt du traitement.
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