Bactériologie du tarissement :
que nous apprennent les études récentes ?

Dr Guillaume Lequeux
DVM, Chef de service microbiologie vétérinaire LABOCEA Fougères Membre de la commission « Qualité du lait » de la SNGTV
Lors de leur tarissement, les vaches peuvent être porteuses de germes, qui sont ou non à l’origine d’infections. Les infections subcliniques présentes en fin de lactation sont la cible du traitement curatif éventuellement nécessaire au tarissement. Plusieurs études récentes permettent de décrire l’importance relative des différents pathogènes mammaires au tarissement :
Les principaux résultats sont résumés dans la figure suivante :

⇒ 1 à 2/3 des résultats présentent une absence de pousse.
⇒ 2 pathogènes mineurs : Corynebacterium bovis et les Staphylocoques Non Aureus (SNA) représentent à eux seuls entre 55 et 75 % des résultats bactériologiques positifs.
⇒ Les germes GRAM positifs pathogènes majeurs peuvent être isolés dans 15-20 % des cas environ.
⇒ Les germes GRAM négatifs sont en revanche peu fréquemment isolés (2 à 3 % des cas), Escherichia coli étant alors la principale espèce retrouvée.
⇒ Parmi les SNA, 4 espèces seulement représentent 85 % des isolats : Staphyloccocus chromogenes, haemolyticus, epidermidis et xylosus.
Ainsi, les germes isolés des quartiers de vaches au tarissement :
⇒ Appartiennent très majoritairement à des espèces pathogènes mineures.
⇒ Sont dans leur très grande majorité des GRAM positifs.
⇒ Peuvent être dans des proportions non négligeables (jusqu’à 15 – 20 %) des pathogènes majeurs GRAM positifs.
Le traitement curatif au tarissement, lorsqu’il s’avère nécessaire, devra ainsi cibler en particulier les germes GRAM positifs, notamment streptocoques et staphylocoques.
Références :
Les analyses bactériologiques / techniques les plus pertinentes en clinique lors du tarissement
Dr Olivier Salat
DVM, clinique vétérinaire de la Haute Auvergne à Saint-Flour CEAV « Qualité en production bovine laitière » Diplômé de l’European College of Bovine Health Management. Membre des commissions « Vaches Laitières » et « Qualité du lait » de la SNGTV
L’identification des vaches infectées est le nouveau challenge associé à la mise en oeuvre du traitement sélectif au tarissement. Il existe deux moyens pour parvenir à cet objectif :
En théorie, c'est le dernier évidemment le plus fiable. Il existe plusieurs techniques d’analyses bactériologiques dont 2 essentiellement sont employées pour détecter les vaches infectées au tarissement :

Tableau 1 : Avantages et inconvénients des analyses bactériologiques réalisables en ESV
Ces dernières années ont vu le développement d’analyses bactériologiques réalisées dans les établissements de soins vétérinaires (ESV). Les outils employés sont divers et apportent des renseignements plus ou moins complets selon l’outil employé (tableau 2).

Tableau 2 : Tests d’analyses bactériologiques utilisables en ESV (GMC = géloses multicompartimentées)
De même, la technique requise et les compétences nécessaires sont très variables d’un test à l’autre. Dans le cadre de la détection de vaches infectées au tarissement, les tests Pétrifilm (Cameron et al. 2014), GMC (Minnesota culture system) (Patel et al. 2016), Mastatest (Saila et al. 2023) et Patho 12 (communication personnelle) ont fait la preuve de leur efficacité.
Références :
