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[2023] Analyse statistique de l’observatoire COQC

14/09/2023

Dr Thibault Devambez
DMV, Responsable Technique Animaux d'Elevage, Virbac France

Le projet COQC (Conseil et Observatoire de la Qualité Colostrale) a vu le jour, il y a 4 ans chez Virbac. Grâce à l’analyse de la concentration en IgG des colostrums et la prise en compte d’autres paramètres autour des pratiques d’élevage (l’apport d’oligo-éléments, d’antiparasitaire, la vaccination...), le vétérinaire a une vision de l’état de santé du troupeau ainsi que des pratiques zootechniques suivies par l’éleveur. Ce bilan participe à renforcer les liens entre l'éleveur et son vétérinaire qui lui apporte des conseils autour de la préparation aux vêlages mais également sur des aspects de prévention sanitaire.

📌 En 2024, COQC a été renommé DAY 1 📌

 

Le vêlage est une période charnière au sein d’un élevage. Le colostrum reflète l’état de santé du troupeau à cet instant critique qui assure la pérennité de l’exploitation. La mesure de la qualité colostrale renseigne donc l’éleveur sur la quantité d’anticorps que le veau va recevoir mais également sur l’état de santé de son troupeau. La qualité du colostrum est soumise à des facteurs non maîtrisables par l’éleveur (race, rang de vêlage de l’animal) mais aussi par d’autres maîtrisables liés à la conduite du troupeau. 


 

En août 2022, en enregistrant plus de 3700 données notre observatoire avait permis de définir les seuils des différentes classes de qualité colostrale en France. Une différence avait été faite entre les colostrums issus de vaches laitières et ceux issus de vaches allaitantes. Ces nouveaux seuils ont été définis en utilisant les quartiles et la médiane de chaque type de production. Par exemple, le premier quartile de l’échantillon de colostrum allaitant marque le seuil entre les colostrums dits “mauvais” et les “moyens”. Ces seuils ont pu être confirmés par l’intégration cette année de plus de 3600 nouvelles données avec lesquelles nous conservons une répartition similaire.

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Fig 1 : répartition de la base de données à travers les nouveaux seuils.

 

Aujourd’hui, COQC est la plus grande base d’informations sur la qualité du colostrum en France avec, à date : 

  • 60 cliniques vétérinaires participantes
  • 211 élevages : 111 allaitants et 107 laitiers
  • + 7330 colostrum analysés : 4337 allaitants et 2995 laitiers
  • 15 races représentées : 9 allaitantes et 6 laitières
  • tous les bassins d’élevage français représentés

L’observatoire s’enrichit chaque année grâce à la participation de chacun : éleveurs et vétérinaires qui collectent, analysent et transmettent les données recueillies sur la saison de vêlage. Si vous êtes intéressés, contactez votre délégué commercial ou votre RCV (responsable conseil vétérinaire)
 

 

Des pratiques différentes en fonction du type de production

Une collecte colostrale plus précoce en allaitant

L’intervalle entre le vêlage et la prise de colostrum en quantité suffisante impacte la santé du veau, son développement et sa future carrière (Faber et al. 2005).

Des intervalles  vêlage-mesure différents entre les éleveurs laitiers et allaitants sont, cependant, constatés. Plus des 3/4 des éleveurs allaitants récupèrent le colostrum dans les 2 heures qui suivent le vêlage et plus de 90% en moins de 4h ; contrairement aux éleveurs laitiers qui sont moins de 40% à réaliser le prélèvement avant 2 heures. Ce constat est certainement dû à la présence ou non de l’éleveur lors du vêlage. En système allaitant, l’éleveur étant plus souvent présent pour pouvoir pallier une possible difficulté.


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Fig. 2 : délai entre le vêlage et la mesure colostrale.

 

Des saisonnalités de vêlage variables

En système allaitant, plus de 80% des vêlages ont lieu sur la saison automne-hiver contre seulement un peu plus de 60% en laitier.

Un regroupement des vêlage est réalisé en système allaitant, du fait de la conduite de la reproduction. Cela permet de faciliter la surveillance des animaux à cette période, mais expose à une recrudescence de risques sanitaires, liés à l'augmentation de la densité dans l'élevage.

 

Des préparations au vêlage différentes

L’utilisation d’oligo-éléments est plus fréquente chez les éleveurs allaitants, plus de 90% en utilisent. Quant à la forme utilisée, il y a une forte prédominance des granulés et semoulettes, très pratiques pour mettre dans l’auge mais peu précis dans la quantité apportée à chaque individu.

En élevage laitier c’est environ 20% des animaux, soit le double, qui ne sont pas complémentés avant vêlage. La forme d'apport diffère à la marge : en laitier, les granulés et les semoulettes sont également majoritaires, mais les bolus sont trois fois plus utilisés qu'en allaitant.

 

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Fig. 3 : formes des OE utilisés en élevage laitier et allaitant.

 

La part d’animaux vaccinés contre les entérites néonatales est deux fois plus élevée en élevage allaitant qu’en élevage laitier (2/3 vs 1/3). Le veau allaitant étant la principale source de revenus pour l'éleveur, celui-ci porte une plus grande attention à sa santé. Pourtant il est important de noter que l'avenir de la génisse laitière se joue, pour elle aussi, dans ses premiers mois de vie. 

 

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Fig. 4 : répartition de la vaccination en élevage laitier et allaitant.

 

Un suivi pluriannuel, une amélioration de la qualité du colostrum en moyenne

Le colostrum servant de valeur de contrôle de la santé du troupeau, certains éleveurs font le choix de continuer le projet sur plusieurs années. Les données ainsi récoltées ont permis d’établir des trajectoires d’exploitation et de voir comment la qualité colostrale et les pratiques zootechniques évoluent. 

Pour la vingtaine d’élevages ayant participé deux années consécutives une amélioration de la moyenne de la qualité colostrale est observée ainsi qu’un resserrement des données autour de celle-ci.

 

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Fig 5. : répartition des élevages en analyse plurianuelle autour de leur moyenne IgG

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Fig 6. : évolution de la répartition des classes de qualité colostrale

Sur la figure 6 ci-dessus, on constate une baisse significative de la proportion de mauvais colostrum au profit d’une augmentation des bons et des excellents. L’amélioration générale de cette donnée vient souvent d’une évolution des pratiques d’élevage et d’une préparation au vêlage plus approfondie suite à des échanges que l’éleveur et le vétérinaire ont eu ensemble.

 
En effet, nous avons pu constater un allongement du temps de tarissement des vaches qui permet un meilleur repos de la mamelle avant la lactation suivante, la mise en place de complémentation minérale et l'apport d’oligo-éléments pour éviter les carences et diverses problématiques lors du vêlage.

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Fig 7. : évolution de la répartition du tarrissement par élevage. 

 

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Fig 8. : évolution de la complémentation minérales et vitamines

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Fig 9. : évolution de la forme des oligo-éléments données en préparation vêlage

 

Une augmentation de 13% du taux de vaccination est mis en avant pour dépasser la moitié des effectif et atteindre 56%.  

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Fig 10. : taux de vaccination

 

En plus d’être un outil d’évaluation de l’état de santé général du troupeau, le suivi colostral participe à l’amélioration et au renforcement des liens entre les vétérinaires et les éleveurs qui y participent. L’image du vétérinaire, garant de la santé du troupeau, s’enrichit du rôle de conseiller privilégié autour de la médecine préventive.

 

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