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COQC : Une méthode inédite pour améliorer la santé des veaux avec les suivis colostraux

30/09/2021

Dr Thibault Devambez
DMV, Responsable Technique Animaux d'Elevage, Virbac France

Le service COQC a pour objectif d’améliorer la santé des veaux par une prise colostrale adaptée. C’est un outil support à la formulation de conseil vétérinaire autour de la préparation au vêlage et de sensibilisation à la prévention sanitaire à destination des éleveurs. De cette manière, COQC participe à renforcer les liens entre les deux professions.

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Le suivi de la qualité du colostrum des vaches est une véritable clé de lecture pour évaluer l’état de santé du troupeau. COQC (Conseil et Observatoire de la Qualité Colostrale) est un service imaginé par Virbac qui se positionne entre le vétérinaire et son éleveur. Il propose également un cadre pour mesurer les qualités des colostrums des vaches et pour réfléchir à l'amélioration des pratiques d’élevages.

 

La génèse du projet COQC

L’idée d’initier les suivis colostraux en élevage est venue d’un échange entre un représentant Virbac et un vétérinaire pendant l’hiver 2018-2019 avec la volonté de développer des conseils sur la gestion de troupeaux. Pour évaluer la faisabilité de ce projet, une étude pilote a été menée dans trois élevages de vaches allaitantes de race Aubrac au sein de la clientèle de ce vétérinaire.

En tout, 164 colostrums avaient été analysés et les données issues de chaque élevage ont permis de formuler des conseils sur la conduite de leurs troupeaux (gestion du parasitisme, logement). De ces résultats prometteurs est née en 2020 l’ambition d’étendre le suivi colostral pour créer le premier observatoire français des qualités colostrales.

 

citation3.pngLe suivi de la qualité du colostrum des vaches est une véritable clé de lecture pour évaluer l'état de santé du troupeau

 

 

La méthode COQC

Au cours de la première campagne COQC (2020-2021), 34 vétérinaires partenaires répartis dans toute la France ont sélectionné 103 élevages de leurs clientèles. Les éleveurs adhérant au projet COQC sont équipés d’un réfractomètre optique de Brix et formés à la mesure colostrale à la ferme. Les données récoltées sur la qualité des colostrums mesurés et les pratiques d’élevages constituent le cœur du fonctionnement de ce service. Les concentrations en immunoglobulines G des colostrums reflètent la conduite de troupeau des mères gestantes. Les qualités colostrales sont, en grande partie, expliquées grâce aux indicateurs relevés : la ration, la durée du tarissement, la vaccination contre les entérites néonatales, la supplémentation en oligo-éléments et le traitement antiparasitaire effectué. L’intervalle de temps entre le vêlage et la mesure de la qualité colostrale est également relevé. Cette information souligne l’importance d’une prise colostrale rapide pour assurer un bon transfert de l’immunité passive avant la dilution des immunoglobulines G dans la mamelle.

Cette dilution est causée par le début de la lactation. D’autre part, la fermeture de la barrière intestinale du veau empêche rapidement le passage des anticorps dans le sang. Les mesures des qualités colostrales et des pratiques d’élevage sont renseignées à travers une fiche de restitution remise à l’éleveur par son vétérinaire. Les données sont expliquées, commentées et des conseils émergent à l’issue de la restitution afin d’améliorer la gestion du troupeau.

Le recensement de tous les suivis colostraux à l’échelle du territoire permet d’alimenter l’observatoire national des qualités colostrales unique en France. Cet observatoire sert de repère pour la conduite de troupeau et les qualités colostrales. Une nouvelle campagne COQC se poursuit et permettra de consolider cette base de données nationale.

 

 

Les faits marquants du service COQC

Depuis sa création, il y a une véritable volonté de la part des vétérinaires et des éleveurs à intégrer le projet COQC. L’outil a été apprécié par les utilisateurs et pour la campagne 2021-2022, plusieurs élevages ont décidé de poursuivre les suivis colostraux avec leur clinique et de renouveler leur expérience COQC. D’autres ont changé leurs pratiques d’élevage pour améliorer les qualités colostrales et souhaitent reconduire le projet COQC pour suivre l’évolution de leurs qualités colostrales suite à ces changements. Les fichiers de saisie ont été peaufinés pour la campagne 2021-2022.

Une nouvelle variable “quantité de colostrum distribuée au veau à la première buvée” a été ajoutée. L’objectif est d’affiner l’analyse du transfert d’immunité passive en se basant sur la triade : qualité, quantité et rapidité de distribution. Deux nouvelles races, Salers et Blanc Bleu Belge, ont été recensées pour enrichir la diversité de l’observatoire. L’adhésion de nouveaux élevages au fil des campagnes de COQC participe à sa pérennité et augmente la quantité de colostrums enregistrés dans l’observatoire. Ce dernier étant de plus en plus complet tend à devenir un référentiel qui servira d’outil comparatif des pratiques d’élevage et des qualités colostrales. Le projet COQC se poursuit et une nouvelle campagne 2022-2023 est en cours de préparation.

 

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Figure 1 : Nombre de colostrums collectés et mesurés pendant les deux campagnes COQC

 

Des données sur la qualité colostrale, inédites en France

En 2020, 3 794 colostrums ont été enregistrés avec un large panel de races différentes et représentatives du territoire : Montbéliarde, Normande, Prim’ Holstein, Simmental, Tarine, Aubrac, Blonde d'Aquitaine, Charolaise, Limousine, Parthenaise et Rouge des prés. La campagne 2021-2022 est en cours et à ce jour 1 875 colostrums ont été enregistrés (537 en élevage laitier et 1 338 en élevage allaitant).

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Figure 2 : Répartition des départements des cliniques vétérinaires participant au service COQC pendant la campagne 2020-2021

 

 

Le programme COQC a connu depuis sa création un véritable succès. Ce projet novateur a permis ‒ pour la première fois ‒ la publication de résultats sur le lien entre les qualités colostrales et la gestion des troupeaux, en s'appuyant sur les données d'élevages français.

 

Auteurs : Dr Thibault Devambez & Marianne Guillard (Etudiante ingénieur en agriculture spécialisée dans les productions animales à l'Ecole Supérieure d'Agricultures d'Angers)