Comment élever le niveau des soins dentaires et son impact dans la clinique ? [Interview]

En 2023, nous avons intégré les nouveaux locaux de notre clinique. Repartant d’une feuille blanche, nous avons notamment repensé en amont l’amélioration de notre unité dentaire afin de prendre en charge notre patientèle dans les meilleures conditions possibles. Ainsi, nous avons investi dans du matériel dentaire plus performant, indispensable si l’on veut développer cette activité et travailler dans de bonnes conditions.

La formation a été un des piliers de la réussite de l’évolution de l’activité dentaire. Nous avons formé les équipes (vétérinaire et ASV) à la fois sur l’utilisation du nouveau matériel, qui nous permet d’aller plus loin dans les soins et la qualité de nos actes, mais également de façon plus théorique sur l’hygiène bucco-dentaire, avec l’aide de Virbac.

Avant ça, la gestion du dentaire au sein de la clinique était un peu archaïque, pas assez poussée. En tout cas, pas à la hauteur de l’exigence de soins que nous souhaitions et que nous avons pour le reste des activités au sein de la clinique.

Pour ma part, cette démarche m’a vraiment permis de réapprendre à aimer la dentisterie, qui était un peu ma bête noire, comme pour beaucoup. Une extraction de canine ou de molaire, ça peut devenir un moment angoissant ! Et aujourd’hui, je suis beaucoup plus serein et j’y prends même du plaisir.

Toutes les formations que nous suivons nous aident à améliorer notre arsenal de conseils sur l'hygiène bucco-dentaire.
Elle est fondamentale et doit être aborder de façon très précoce dans la vie de l’animal.

Leur rôle est central et essentiel. Elles consacrent plus de temps que nous, vétérinaires, pour bien expliquer aux propriétaires les gestes pratiques et proposer des solutions adaptées à leur animal.

Egalement, lorsqu’elles font la sortie des animaux, elles peuvent passer un moment avec les clients en salle de consultation pour leur expliquer l’ordonnance et les éventuels soins à réaliser et bien sûr répondre à leurs questions.

En majorité les races de chiens de petite taille qui sont on peut le dire les champions du tartre !
Malheureusement ceux qui ont aussi des petites racines de moins bonne qualité. La maladie parodontale est évidemment très présente, souvent à des stades avancés, jusqu’au déchaussement dentaire. Tout l’enjeu étant d’éviter d’en arriver là.

© Dr Thibault Bertrand

Après chaque détartrage, le propriétaire repart avec une ordonnance reprenant la liste des recommandations pour le suivi et la gestion d’une bonne hygiène bucco-dentaire ; que ce soit brossage des dents si c’est possible, lamelles à mâcher, solution dentaire, etc.

De plus, nous avons décidé avec mes confrères de distribuer des unités gratuites après chaque détartrage pour sensibiliser davantage les propriétaires et leur faire tester les produits. C’est à mon sens vertueux, à la fois pour l’image de la clinique et pour proposer des solutions de qualité sans donner le sentiment d’être dans du « forcing commercial ».

Ainsi chaque chien repart avec son sac de lamelles à mâcher (Veggiedent^®) offert adapté à son poids. Pour les chats ou si des extractions ont été pratiquées et que le chien n’a plus suffisamment de dents, on va plutôt leur offrir une solution dentaire (Vet Aquadent^®). Ensuite, comme je l’expliquais, l’ASV reprend la main pour donner les compléments d’information lors de la sortie. Elle détaille notamment le mode et la fréquence d’utilisation et répond aux questions des propriétaires.

Parce que c’est notre devoir de prévenir avant de guérir ! Avec Virbac, nous avons mis en place la campagne Hygiène bucco-dentaire pour proposer des solutions à la fois sur la prévention et en post-détartrage, avec des produits exclusivement vétérinaires. Proposer des produits techniques formulés par un laboratoire consacré uniquement à la santé vétérinaire a du sens dans notre métier et ainsi évite en partie l’amalgame avec les produits de GMS ou d’animalerie qui peuvent être caloriques sans réelle action bénéfique sur les dents.

La pédagogie doit faire partie de notre quotidien. Les propriétaires voient le tartre sur les dents de leurs chiens mais ils ne se rendent pas forcément compte des dégâts de son évolution. Attendre de faire des soins sur un chien senior n’est pas la solution.

Globalement, les actes et la vente de produits dentaires, représentent moins de 5% de notre chiffre d’affaires. Je pense que nous avons encore une bonne marge de progression.

Il y a en effet une attente de la part des propriétaires et une volonté de notre part de prendre en charge de manière optimale cette activité.

La dentisterie c’est avant tout de la prévention. Il faut arriver à sensibiliser les propriétaires dès le plus jeune âge de leurs animaux, dès la consultation pédiatrique.

C’est notre rôle à nous et celui des assistantes de conseiller au mieux sur les gestes et les produits de médecine préventive. Toutes les formations que nous suivons nous aident à améliorer notre arsenal de conseils, en l’occurrence sur l’hygiène bucco-dentaire. Elle est fondamentale et doit être abordée de façon très précoce dans la vie de l’animal.