Chez le petit chien, la finesse des structures osseuses et leur fragilité exacerbée par la lyse osseuse liée à la parodontite requièrent une technicité accrue pour la réalisation des extractions. Les extractions dentaires nécessitent une instrumentation chirurgicale et rotative adaptée afin de les réaliser correctement et en sécurité.
Enfin rappelons qu’elles s’intègrent forcément à une prise en charge globale du patient notamment en termes de précautions anesthésiques et de gestion de la douleur.
Figure 1A : Radiographie intra-orale de la première molaire mandibulaire droite d’un chien bichon de 6kg. L’examen radiographique est normal, il montre l’importance de l’espace occupé par les racines dentaire au sein de la mandibule chez un chien de petite taille.
Figure 1B : Radiographie intra-orale de la première molaire mandibulaire droite d’un chien croisé de 5 kg souffrant de parodontite très avancée. Une infection endo-parodontale est notable avec lyse osseuse alvéolaire marquée, la mandibule est fragilisée.
Figure 2A : Illustration (trait jaune) des lignes d’incision gingivale et muqueuse pour l’élévation d’un lambeau mucogingival trapézoïdal lors de l’extraction chirurgicale de la quatrième prémolaire maxillaire (carnassière).
Figure 2B : Après l’élévation du lambeau, l’os alvéolaire est fraisé sur un tiers de sa hauteur (alvéolotomie) à l’aide d’une fraise boule montée sur une turbine ou un contre-angle multiplicateur, une irrigation abondante est nécessaire.
Figure 2C : Cette dent possède trois racines, elle est d’abord sectionnée en deux à l’aide d’une fraise fissure sous irrigation afin de séparer la racine distale des deux racines mésiales.
Figure 2D : Un luxateur de taille adaptée est inséré entre la racine distale et l’os alvéolaire sur toutes ses faces afin de rompre le ligament parodontal et mobiliser la racine dans son alvéole.
Figure 2E : Une fois la racine mobilisable, elle est saisie à l’aide d’un davier et mobilisée par mouvements lents et continus de traction et rotation jusqu’à son extraction en douceur.
Figure 2F : Les deux racines distales sont séparées (fraise fissure sous irrigation) avant d’être mobilisées et extraites de la même façon que pour la racine distale.
Figure 2G : Une fois la dent extraite, les alvéoles sont curetées, les crêtes alvéolaires sont « lissées » à la fraise boule sous irrigation (alvéoloplastie) et le lambeau est suturé à la muqueuse palatine par des points séparés (fil monofilament résorbable).
Figure 3A : Persistance de la canine déciduale maxillaire G chez un Teckel de 8 mois. L’extraction est indiquée à partir du moment où la dent définitive a entamé son éruption et que la dent déciduale n’a pas de mobilité afin d’éviter des problèmes de
malocclusion et d’encombrement dentaire.
Figure 3B : Radiographie intra-orale montrant la longueur, la courbure et la finesse de la racine de la canine déciduale maxillaire G pouvant rendre l’extraction de cette dent délicate. Une extraction chirurgicale (lambeau, alvéolotomie) peut être nécessaire.
Figure 3C : La courbure de la dent rend difficile le passage du luxateur le long de la face distale (arrière) de sa racine. Afin de faciliter le travail du luxateur sur la face distale, il est possible de sectionner la couronne et ainsi limiter la gêne liée
à la courbure de la dent.
© Dr. Florian Boutoille