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Anatomie de la cavité buccale du chien et du chat : savoir reconnaître ce qui est normal pour détecter les anomalies

Dr Florian Boutoille
DMV, Dipl. Collège européen de dentisterie vétérinaire (EVDC) Exercice exclusif en dentisterie et chirurgie maxillo-faciale (CHV Atlantia, Nantes) Ex-président du Groupe d'étude en odonto-stomatologie (Geros) de l’AFVAC.

Cet article est une synthèse issue de la webconférence : "Examen de la cavité buccale du chien et du chat : savoir quoi chercher !" animée par le Dr Florian Boutoille. 

Afin de répondre à la question fondamentale d'un grand philosophe : "Quoi ma gueule ? Qu’est ce qu’elle a ma gueule ?", le Dr Florian Boutoille fait des rappels utiles sur l’anatomie bucco-dentaire du chien et du chat (d’abord connaître ce qui est "normal" pour reconnaître ce qui est "anormal") avant de réfléchir au diagnostic différentiel des lésions bucco-dentaires les plus fréquentes et de s'intéresser à l'évaluation de l’occlusion dentaire et des malocclusions…


 

L’examen clinique de la cavité buccale d’un chien ou d’un chat doit toujours être réalisé méthodiquement, en commençant par examiner l’animal de l’extérieur avant d’inspecter l’intérieur de sa bouche. Même chez un animal en apparente bonne santé, l’examen de la cavité buccale ne se limite pas à évaluer l’importance du tartre ! Si nécessaire, des examens complémentaires (imagerie, sondages, etc.) seront réalisés une fois l’animal anesthésié. 

L’âge, le format et la race de l’animal sont importants à considérer pour diagnostiquer une affection buccodentaire et une anamnèse précise aide à relier entre eux des faisceaux de présomption. Écouter attentivement le propriétaire est essentiel, notamment pour savoir si les symptômes sont apparus de manière aiguë ou chronique, comment se comporte l’animal quand il mange, etc. 

 

Rappels anatomiques et physiologiques

Les Carnivores sont qualifiés de diphyodontes car deux générations dentaires se succèdent au cours de leur vie. Ce sont également des animaux hétérodontes : leurs incisives (I), canines (C), prémolaires (PM) et molaires (M) ont des tailles, des formes et des fonctions différentes.
 

Formule dentaire du chien et du chat

Le chiot possède normalement 28 dents dans sa dentition déciduale, et le chaton 26. Chez le chien adulte, il y a en principe 42 dents définitives, et 30 chez le chat. 

Formule dentaire du chien

Dentition déciduale du chiot : 2 x (I 3/3 ; C 1/1 ; P3/3) = 28
Dentition définitive du chien adulte : 2 x (I 3/3 ; C 1/1 ; P4/4 ; M2/3) = 42

Formule dentaire du chat

Dentition déciduale du chaton : 2 x (I 3/3 ; C 1/1 ; P3/2) = 26
Chat adulte : dents définitives : 2 x (I 3/3 ; C 1/1 ; P3/2 ; M1/1) = 30

Utilisation du système numérique

Tous les Carnivores possèdent des dents bien particulières, les carnassières. La carnassière supérieure (maxillaire) correspond à la PM4 et la carnassière inférieure (mandibulaire) à la M1. Chez le chat, il existe une toute petite molaire à l’arrière de la PM4 maxillaire.
Les carnassières servent de point de départ pour identifier les dents dans le système numérique, où la numérotation des dents se fait en considérant chaque quadrant, en se basant sur un code à 3 chiffres. On commence par le maxillaire droit (1XX) puis on tourne dans le sens des aiguilles d’une montre : maxillaire gauche (2XX), mandibule gauche (3XX) et mandibule droite (4XX). À chaque fois, le comptage démarre des carnassières. Chez le chat, il faut tenir compte du fait qu’il n’y a pas de pas de PM1 en haut, ni de PM1 et de PM2 en bas. 

 

Les différentes muqueuses buccales

Examiner la cavité buccale implique de regarder les dents mais aussi l’ensemble des territoires muqueux en distinguant notamment :

  • les muqueuses palatines qui tapissent respectivement le palais dur et le palais mou en arrière des arcades dentaires ; 
  • les muqueuses labiales et jugales, à l’extérieur des dents ; 
  • les muqueuses linguale et sublinguale, qui recouvre le plancher buccal ;
  • la muqueuse buccale caudale, bordée par les arcs palatoglosses, entre le palais et la langue ; l’inspection de cette muqueuse est très importante en cas de stomatite chronique (chez le chat)
  • Même si sa surface réelle est importante, le parodonte est peu visible cliniquement dans la cavité buccale car il n’est représenté au niveau muqueux que par la gencive qui représente une petite surface muqueuse en comparaison aux autres muqueuses orales. Son exploration nécessite un examen instrumental (voir plus loin) et radiographique.

 

Des structures particulières à connaître

Chez le chien et le chat, un renflement muqueux est normalement visible à l’arrière des incisives, c’est la papille incisive, qui marque l’entrée de l’organe voméronasal. Lorsque cette papille est irritée, elle peut faussement être prise pour une structure anormale.

Sous la langue, sur le plancher buccal, deux petites protubérances muqueuses sont présentes en avant du frein lingual. Ce sont les caroncules sublinguales, par lesquelles sort la salive produite par les glandes mandibulaires et sublinguales.

Une autre protubérance peut être repérée au niveau des muqueuses labiales, généralement en regard de la carnassière supérieure : c’est la papille salivaire de Sténon, où débouche la glande parotide. 

Chez le chat, à l’arrière de l’arcade mandibulaire, médialement, il existe un repli muqueux contre la carnassière : cette structure contient des îlots salivaires et est improprement appelée « glande molaire ». 

 

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