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Intérêt d’un régime riche en protéines pour la peau et le pelage

Dr Agnès Batard
DMV, Global medical manager Petfood, Virbac

Les protéines sont les principaux constituants de la peau et du pelage

Les protéines représentent 95 % de la structure des poils des chiens. La production annuelle de poils varie (selon la race) entre 60 et 180 g par kg de poids1, ce qui laisse présumer un très fort besoin protéique. De multiples troubles peuvent refléter un déficit en protéines : poils cassants, anomalies de l’épiderme, plus grande sensibilité aux infections, retard de cicatrisation…

Tout déficit en protéines entraine rapidement des répercussions visibles sur la peau et le pelage

Jusqu’à 25 à 30 % des apports quotidiens en protéines sont consacrés au renouvellement de la peau et du pelage2

 



 

Veiller à un apport suffisant en protéines

Tout déficit en protéines entraîne rapidement des répercussions visibles sur la peau et le pelage : le diamètre pilaire et la taille du bulbe pileux diminuent, les follicules pileux entrent en phase de repos, la peau devient plus fine et moins souple, des plaies et des ulcères de décubitus sont plus susceptibles d’apparaître 2… 
L’apport minimum recommandé en protéines est de 18 % MS pour un chien adulte 3 mais le besoin passe à 25-30 % MS chez le chien si un soutien cutané est recherché 2.
 

Veiller à un apport suffisant en acides aminés indispensables

Le respect des recommandations minimales de la Fediaf3 en matière d’apport protéique n’est pas le seul facteur à prendre en compte : il faut aussi que les protéines soient très digestibles et qu’elles apportent tous les acides aminés indispensables au métabolisme cutané. Il suffit d’un acide aminé limitant dans la ration pour que les synthèses protéiques soient perturbées.
La kératine, constituant essentiel du stratum corneum de l’épiderme et des poils, est essentiellement composée d’acides aminés soufrés : méthionine et cystéine sont surtout abondants dans les protéines d’origine animale. 
Une attention particulière doit être portée aux teneurs en glutamine et en arginine dans l’aliment. La glutamine est le substrat énergétique préférentiel des cellules à renouvellement rapide, comme les fibroblastes4. L’arginine est un précurseur de la proline, indispensable à la synthèse du collagène4
La qualité des protéines influence aussi la coloration du pelage. La synthèse des mélanines est en effet dépendante d’un apport suffisant en acides aminés aromatiques précurseurs. Si l’apport en phénylalanine et en tyrosine est insuffisant, un pelage noir prend des reflets roux et les poils de couleur fauve s’éclaircissent5. Pour obtenir un pelage noir intense chez un chien, le taux de tyrosine doit être parfois 1,5 à 2 fois plus élevé que le minimum recommandé3.
 

 

Lorsque l’état de la peau et du pelage laisse à désirer, il est indispensable d’analyser la qualité de l’alimentation distribuée, et en particulier la qualité des protéines qu’elle contient. La tendance de nombreux propriétaires à vouloir nourrir leur chien avec un aliment végétarien peut en particulier entraîner des carences. Une analyse faite sur 24 aliments végétariens (13 secs et 11 humides) pour chiens et chats a par exemple montré que dans 25 % des cas, les teneurs minimales en acides aminés indispensables recommandées par l’AAFCO n’étaient pas toutes respectées.  
Avant de suspecter une possible intolérance ou allergie alimentaire et de prescrire un régime d’éviction, un aliment destiné à favoriser la santé cutanée peut donc être conseillé en première intention. Cet aliment devra contenir un taux élevé de protéines animales pour garantir un apport important en acides aminés soufrés, essentiels au bon renouvellement des cellules de la peau et du pelage.
 

Kanakubo K., et al., « Assessment of protein and amino acid concentrations and labeling adequacy of commercial vegetarian diets formulated for dogs and cats », 
J. Am. Vet. Med. Assoc., 2015, 247 :385–392. 

 

Limitation du risque d’allergie alimentaire grâce au choix des sources de protéines

Une allergie alimentaire serait présente chez 10 à 30 % des chiens souffrant de dermatites prurigineuses non saisonnières 6. Si l’on s’intéresse à la fréquence des affections cutanées associées à une hypersensibilité, les allergies alimentaires viendraient juste après l’hypersensibilité aux piqûres de puce et la dermatite atopique chez le chien. 
Connaître les allergènes les plus souvent impliqués permet de proposer un régime d’éviction. Une étude bibliographique à large échelle 7 a montré que les allergènes les plus fréquents sont le bœuf (34 %), les produits laitiers (17 %), le poulet (15 %), le blé (13 %) et le mouton (14,5 %). D’autres allergènes sont plus rares : soja (6 %), maïs (4 %), œuf (4 %), porc (2 %), poisson (2 %) et riz (2 %). 
 

Influence des procédés de fabrication sur l’allergénicité des protéines

Des aliments à base de protéines hydrolysées sont commercialisés pour aider au diagnostic et au traitement des allergies alimentaires. Mais même les protéines hydrolysées ne sont pas complètement dénuées d’allergénicité potentielle. Une méta-analyse a passé 11 études en revue pour évaluer l’efficacité de cette stratégie nutritionnelle 8. Jusqu’à 50 % des chiens présentant des réactions cutanées indésirables d’origine alimentaire ont vu leurs signes cliniques s’aggraver après l’ingestion d’un aliment contenant une protéine hydrolysée à laquelle ils étaient sensibilisés. 
Selon les auteurs, ces résultats suggèrent une diminution, mais pas une disparition, de l’allergénicité clinique et immunologique des aliments à base d’hydrolysats. La variabilité des résultats observés avec des régimes à base de protéines hydrolysées pourrait s’expliquer par des degrés variables d’hydrolyse. Une hydrolyse incomplète ne supprime en effet pas l’allergénicité des protéines. A l’inverse, une hydrolyse trop poussée peut entraîner l’apparition d’un goût amer, néfaste à l’appétence 9.
 

 

 

Un taux élevé de protéines animales dans l’aliment garantit un apport important en acides aminés soufrés, essentiels au bon renouvellement des cellules de la peau et du pelage. L’expression de la couleur de la robe ne sera optimale que si l’apport en tyrosine et en acides aminés indispensables est suffisant pour garantir la synthèse de mélanines. 

Un nombre limité de sources de protéines (et l’absence de bœuf et de produits laitiers) réduit le nombre de sources potentielles d’allergie alimentaire.

 

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Références

1. Delaunay O., « Rôle de l’alimentation dans l’apparition ou l’amélioration de dermatoses chez le chien », Thèse de Doctorat Vétérinaire, Alfort, 2012. 

Synthèse de l'étude : Rôle de l’alimentation dans l’apparition ou l’amélioration de dermatoses chez le chien. Les protéines sont les principaux constituants structurels des kératines de la peau et des poils.
 2. Roudebush P., Schoenherr W.D., « Skin and hair disorders », Small Animal Clinical Nutrition, 2010 : 637-643. 
3. www.fediaf.org/images/FEDIAF_Nutritional_Guidelines_2019_Update_030519.pdf
4. Mann G., « Nutrition et cicatrisation »,  le livre 2006 (www.cicatrisation.info). 
5. Prélaud P., Harvey R., « Nutritional dermatoses and the contribution of dietetics in dermatology », Encyclopedia of Canine Clinical Nutrition, 2006 : 60-85.
6. Kawarai S., et al, « Clinical efficacy of a novel elimination diet composed of a mixture of amino acids and potatoes in dogs with non-seasonal pruritic dermatitis », J. Vet. Med. Sci., 2010, 72 : 1413-1421.
7. Mueller R.S., et al, « Critically appraised topic on adverse food reactions of companion animals (2): common food allergen sources in dogs and cats », BMC Vet. Res., 2016, 12 : 9. 

Synthèse de l'étude : Allergènes alimentaires les plus fréquents chez le chien et le chat. Le bœuf et les produits laitiers sont les principaux responsables d’allergie alimentaire chez le chien.

8. Olivry T., Bizikova P, « A systematic review of the evidence of reduced allergenicity and clinical benefit of food hydrolysates in dogs with cutaneous adverse food reactions », Vet. Derm., 2010, 21: 32-41.
9. Cave N.J., « Hydrolyzed protein diets for dogs and cats », Vet. Clin. North Am. Small Anim. Pract., 2006, 36: 1251-1268