Les poules de compagnie sont le plus souvent élevées dans un système extensif en basse-cour ou dans un système semi-intensif en parc. Dans les deux cas, la pression parasitaire est forte car les poules interagissent quotidiennement avec l’environnement extérieur. Les poules de compagnie sont ainsi exposées à de nombreux parasites digestifs dont la prévalence varie suivant la région, le climat, et la saison.
L’éradication totale des parasites gastro-intestinaux est donc difficile et l’objectif de la stratégie de prévention parasitaire est de maintenir la pression parasitaire aussi faible que possible pour éviter le développement de maladies.
La diminution de la concentration des parasites dans l’environnement peut être obtenue en associant des mesures de prophylaxie environnementale et médicale. Ces deux approches sont complémentaires et indissociables. La mise en place d’une stratégie de prévention parasitaire devra être adaptée aux parasites présents. La réalisation d’examens parasitologiques tous les 3 à 6 mois sera recommandée pour surveiller la charge parasitaire et ajuster les mesures préventives.
Le traitement de l’ensemble du groupe avec le même produit, de façon récurrente est généralement apprécié par les propriétaires.
Malheureusement, cette approche tend à limiter la mise en place des mesures prophylactiques environnementales et implique une fréquence d’administration d’antiparasitaire plus élevée. Cela augmente la pression de sélection sur les populations parasitaires et favorise le développement des résistances.
En pratique, l’utilisation d’antiparasitaires devrait cibler les parasites gastro-intestinaux présents et être réservée pour un usage ponctuel, dans les situations où le parasitisme est associé à l’apparition de signes cliniques ou à une charge gastro-intestinale importante.
La composition de la basse-cour joue un rôle déterminant dans la gestion du parasitisme. Plusieurs recommandations peuvent être émises pour limiter le développement de maladies parasitaires :
L’hygiène du poulailler vise à rendre l’environnement impropre à la survie des parasites et à éliminer mécaniquement les parasites accumulés dans la litière et sur les accessoires.
En pratique, la litière devrait être changée au moins une fois par semaine. Il est recommandé de nettoyer (eau sous-pression) puis de désinfecter l’environnement (eau de javel diluée au 1/10ème) lors du changement de litière. Le sol devrait être aussi sec que possible et un système de drainage efficace devra être mis en place. Les mangeoires et les abreuvoirs devraient être nettoyés quotidiennement et disposés de sorte à limiter la contamination fécale.
Les œufs et les larves de parasites se dessèchent rapidement lorsqu’ils sont exposés à l’air et à la lumière du soleil. Ainsi la rotation des parcours extérieurs, associée à la tonte et au labour du sol des anciens parcours permet d’exposer les vers, les larves et les œufs de parasites à la lumière du soleil et de réduire la charge parasitaire. Les terrains devraient être laissés vacants pendant un an afin de réduire significativement la pression parasitaire. Par ailleurs les poules devraient être autorisées à accéder à des terrains bien drainés et sans flaque.
Les animaux sauvages peuvent contaminer les sols en excrétant des parasites ou bien jouer le rôle d’hôte intermédiaire. Plusieurs recommandations peuvent être émises pour limiter les contacts :
Des carences en vitamine A et en vitamines du complexe B augmentent la sensibilité des poules au parasitisme. De plus il a été suggéré que des taux de protéines supérieurs à 14-16% pourraient favoriser l’établissement de certains nématodes dans les intestins. L’apport d’un aliment adapté à l’espèce, à l’âge et au stade de production est recommandé pour prévenir le développement de parasites digestifs.
Les poules de compagnie sont nécessairement exposées aux parasites et la prévention repose en premier lieu sur une surveillance régulière du niveau d’infestation. La maîtrise du parasitisme reposera en premier lieu sur la mise en place de mesures environnementales permettant de briser le cycle de contamination féco-oral. Dans les cas d’infestation sévère ou de signes cliniques, un ajustement de ces mesures et la mise en place d’un traitement médicamenteux spécifiquement adapté aux parasites rencontrés pourra être considéré.
Mode d’élevage et pression parasitaire
En France, l’adoption de poules de compagnie est motivée dans 93.3% des cas par la consommation des œufs. A ce titre 78.4% des détenteurs de poules de compagnie possèdent uniquement des poules pondeuses et la taille médiane du groupe est de 5 oiseaux.2
Les poules de compagnie sont le plus souvent élevées dans un système extensif en bassecour ou dans un système semi-intensif en parc. Dans le système extensif en basse-cour les volailles sont logées dans un poulailler la nuit et sont libres de vagabonder à l’extérieur la journée tandis que dans le système semi-intensif en parc, les oiseaux sont gardés dans un parcours extérieur clôturé pendant la journée et logés dans un poulailler fermé la nuit.3
Dans les deux cas, les poules de compagnie sont exposées à un environnement extérieur qui représente une source de contamination parasitaire. En effet, les poules peuvent être au contact de parasites excrétés par les animaux de la faune sauvage ; certains parasites peuvent persister pendant des années sur les terrains contaminés et les poules peuvent ingérer de nombreux invertébrés jouant le rôle d’hôtes intermédiaires.
Cette exposition est confirmée par une étude française portant sur les verminoses digestives chez les poules pondeuses en élevage « bio ». Cette étude révèle que 88% des lots étaient porteurs de nématodes (principalement Ascaridia galli et Heterakis gallinarum et dans une moindre mesure Capillaria obsignata, C. anatis et C. caudinflata). De plus, 50% des lots étaient également porteurs de cestodes (principalement Raillietina cesticillus, et dans une moindre mesure Davainea proglottina et Chonaotaenia infundibulum).4 Outre les vers déjà mentionnés, les poules sont également sensibles à de nombreux autres parasites digestifs incluant des protozoaires (Trichomonas gallinae, Histomonas meleagridis, Giardia spp.), des coccidies (Eimeria spp., en particulier E. acervulina, E. maxima et E. tenella, Cryptosporidium baileyi) et des trématodes (Echinostoma revolutum, Prosthogonimus ovatus). La prévalence de ces parasites dans l’environnement dépend de la région, du climat, de la gestion du groupe et de la saison.