La prévention primaire est la clé du succès. Les soins d’entretien des dents concernent le chiot ou jeune adulte pour prévenir l’apparition de la maladie (prévention primaire). Et chez l’adulte atteint de maladie parodontale, après traitement parodontal (détartrage, curetage sous-gingival, polissage, éventuelles extractions...), afin d’éviter les récidives et l’aggravation des lésions (prévention secondaire).
Il est toujours souhaitable d’encourager la prévention primaire car, en évitant l’apparition de la maladie, elle est plus efficace mais également moins astreignante. Sur des dents détartrées et polies, la plaque dentaire se reforme en 6 à 8 heures et s’organise progressivement en un biofilm structuré en 24 heures1. L’hygiène bucco-dentaire doit donc être un acte fréquent et régulier. En l’absence de soins et de prévention, la maladie parodontale peut avoir des répercussions, locales ou systémiques, graves.
Habituer les animaux au brossage des dents dès leur plus jeune âge, permet l’acceptation et l’observance du soin.
Tout à fait, le brossage dentaire est la référence en termes d’hygiène bucco-dentaire. L’action mécanique des poils de la brosse est primordiale pour désorganiser le biofilm bactérien qui s’étale à la surface des dents, mais en plus l’extrémité des poils pénètre également de quelques millimètres sous la gencive là où la plaque sous-gingivale s’accumule.
Chez le chien et le chat, il est conseillé de réaliser le brossage avec une brosse à dents à poils souples (afin de ne pas léser le parodonte) préalablement enduits de dentifrice qui apportera en plus de l’action mécanique des poils une action chimique « anti-plaque».
D’une manière générale, il faut essayer d’appliquer la technique de brossage dite « de Bass modifiée» reconnue comme étant la plus efficace2. Les poils de la brosse à dents sont positionnés au niveau de la gencive et du collet des dents avec une orientation de 45° par rapport à la surface dentaire et sans pression excessive. Il convient bien sûr d’adapter la faisabilité de la technique au chien ou au chat. Pour les dents incisives et canines : réaliser des mouvements en rouleau de la gencive vers la dent. Pour les prémolaires et molaires (moins accessibles), glisser la brosse sous les babines et réaliser de petits mouvements circulaires.
Training pour le brossage des dents
1) Habituer le chien ou le chat à ce qu'on lui manipule la gueule dès son plus jeune âge
2) Habituer le chien ou le chat au dentifrice
3) Commencer à utiliser la brosse à dents
Tout à fait, des publications chez le chien ont montré que le brossage seul au moins trois fois par semaine permet de maintenir des gencives saines chez un chien jeune, alors qu’un brossage seulement une fois par semaine ne le permet pas.
Lorsqu’une gingivite est déjà présente, il faut passer au brossage quotidien pour rétablir des gencives saines3. Un brossage une ou deux fois par semaine ne peut être suffisant et efficace.
Une étude de 2015 s’intéresse à évaluer l’efficacité du brossage dentaire en fonction de sa fréquence. De manière logique il en ressort que le groupe, brossé tous les jours, présente une accumulation de plaque dentaire moindre que le groupe brossé un jour sur deux. En outre, il est intéressant de noter qu’il n’y a pas de différence significative notable sur la réduction d’accumulation de plaque dentaire entre les groupes ne recevant pas de brossage dentaire et ceux étant brossés une semaine sur deux et toutes les semaines.
Ces résultats laissent entendre que si le brossage est effectué avec une fréquence trop faible il perd son intérêt4.
Références
1. Hennet P, Boutoille F. Guide pratique de stomatologie et de dentisterie vétérinaire. Paris : Med'com 2013, 319p.
2. Bass C. An effective method of personal oral hygiene. Part II. J State Med Society 1954 ; 160 : 100-12.
3. Tromp JA, JansenJ, Pilot T. Gingival health and frequency of tooth brushing in the beagle dog model. Clinical findings. J Clin Periodontol 1986b, 13(2) : 164-8.
4. Harvey C, Serfilippi L, Barnvos D. Effect of Frequency of Brushing Teeth on Plaque and Calculus Accumulation, and Gingivitis in Dogs. J Vet Dent. 2015 Spring;32(1):16-21.