Mal de ponte chez la poule

La poule de compagnie doit son regain de popularité ces dernières années à sa facilité d'entretien et à la possibilité de produire des œufs "à la maison".  Malheureusement la pathologie de la ponte est très fréquente chez les poules, le plus souvent à cause de conditions d'entretien inadaptées. 

Il est important de comprendre la physiologie de la ponte pour prévenir les différentes situations pathologiques souvent d'origine nutritionnelle.

La ponte est un mécanisme physiologique chez la poule mature (vers 6 mois). L'ovulation est induite toutes les 24h par les pics de LH, qui engagent l'ovule à l'intérieur de l'oviducte où se dépose l'albumen. Sous l'effet des oestrogènes, le calcium digestif et osseux est mobilisé par la glande coquillière qui sécrète alors la coquille calcifiée. L'œuf est expulsé sous l'influence de l'arginine vasotocine (hormone similaire à l'ocytocine).

La calcification de l'œuf fait appel à divers apports nutritionnels. Bien évidemment, le calcium est un facteur alimentaire prépondérant. Il est indispensable à la formation de l'œuf, et également aux contractions de l'oviducte. Un rapport phosphocalcique (Ca/P) de 2/1 est recommandé à l'entretien. La poule peut également s'adapter à des rapports de 0.5/1 si les apports en vitamine D sont adéquats. Chez la poule pondeuse, le rapport Ca/P peut s'approcher de 10/1 soit 5 à 10 fois le besoin d'entretien.

La vitamine D est indispensable à l'homéostasie calcique, elle est apportée en partie par l'alimentation et aussi par la conversion de la provitamine D sous l'action des UV sur la peau. Les besoins en UV chez la poule sont estimés à 45 minutes de soleil par jour. L'importance de la vitamine D3 est d'autant plus cruciale que les apports de calcium sont déficients.

Pour favoriser la fixation du calcium, le magnésium est indispensable. Cet apport est souvent négligé dans l'alimentation au détriment de l'apport en calcium. Le magnésium est absorbé par voie digestive conjointement au calcium et au phosphore. Plus la demande en calcium est forte, plus les besoins en magnésium augmentent. Chez des poules hypocalcémiques, la complémentation en calcium seule ne permet pas de rétablir des niveaux de calcium physiologique. En revanche, la supplémentation en magnésium permet d'augmenter l'absorption de calcium même avec une alimentation hypocalcique.

Les problématiques les plus courantes en rapport avec la ponte sont la présence d'œuf mou, d'œuf décolorés ou de taille irrégulière (Figure 1). Les œufs mous sont consécutifs généralement à un défaut d'apport en calcium ou à une affection de la glande coquillière. Cette inflammation peut être liée à la ponte chronique (certaines pondeuses sous condition favorable sur-produisent presque deux œufs par jour), mais également à des agents infectieux tels que la bronchite infectieuse ou E.coli.

Bien que peu décrite, l'hypovitaminose A d'origine alimentaire provoque une métaplasie squameuse des épithéliums glandulaires dont notamment la glande coquillière et les muqueuses du salpinx. S'ensuivent des défauts de calcification, des rétentions d'œuf ou des impactions.

La meilleure des préventions repose sur la distribution d'un aliment complet en granulés adaptés à des poules pondeuses au détriment d'une alimentation en graines, certes plus "naturelles" mais très carencées. Une supplémentation nutritionnelle est cruciale que ce soit dans un contexte de prévention mais également en situation pathologique. On retrouvera un bon apport de vitamines régulier avec VITAVIA^®, et minéraux et oligo éléments avec BIOCALPHOS^®.

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